8 Février 2017
Mes jours sont obscurcis par un nuage éternel
Couvrant un soleil qui ne brille que pour les autres.
Mes nuits rêvent une lune qui ne s’annonce pas.
Je suis celui dont tout le monde voit sans observer,
piétine sans toucher.
Je suis celui dont les pieds sont broyés,
puisque trop petits pour attirer l’attention.
Je suis l’indésirable des carrefours dont la boîte de mendiant
perturbe les opulents et démasque l’indécente inégalité.
La misère que je pue malgré moi,
chasse les désireux de vivre dans leurs paradis personnels.
Je suis ce vieillard aux sanglots, seul et abandonné.
Je suis l’homme du travers et des décombres.
Je suis le clochard aux parfums d’alcool
dont les passants rechignent.
Je suis cet enfant de la rue qui vadrouille de toutes parts,
laissé pour compte ;
Le handicapé sans égard, le malade sans soin.
Je suis l’affamé,
dont le cri de désespoir est étouffé par le brouhaha de l’égoïsme
indifférent.
Je suis le Lazare aux portes de vos maisons.
Encore, ce soir, je dormirai ventre creux,
Les mains posées sur les plaies de ma vie,
dans cette rue, en cet hiver glacial.
Qui sait ? Peut-être la nuit noire dans son froid
et sa solitude m’emportera
Ou peut-être demain sera différent !
( Dédicace à tous ceux qui sont méprisés, abandonnés, affamés, malades sans soin...)
M.BANOU