La corruption notre maladie?

Nous croupissons sous le poids d'un mal et celui-ci est en passe de dévorer toute notre société. Vous savez, il y a de ces maux dont on peut souffrir sans être vraiment conscient de son degré de gravité jusqu'au jour où l'on se rendra compte que les chances de guérison sont minimes.

Un sage disait que personne ne doit laisser un mal sévir au risque de signer sa condamnation à mort. Dans mon cher Mali, nous l'avons laissé sévir et aujourd'hui voilà le résultat. Il est palpable et visible dans le quotidien. Nous sommes comme de fruits pourris dans lesquels des vers se sont incrustés.

Voyons, la corruption est devenue une gangrène. Tous, nous sommes des victimes et des protagonistes.

Hier monsieur était un simple citoyen et se plaignait de la mauvaise gestion des deniers publics. Aujourd'hui, il est le maire de sa ville et les ressources à sa disposition n'ont pas connu une meilleure gestion, pire le détournement a pris de l'ampleur.

Hier monsieur Issa se plaignait du racket des policiers, aujourd'hui, il est l'un d'eux et en fait pire. Son oncle est un opérateur économique qui s’obstine à ne pas payer de taxe, et préfère passer par des voies louches pour des acquisitions de marché. Leur voisin possède plusieurs voitures de transport interurbain, mais aucune n’est en règle, obligeant les chauffeurs à corrompre les policiers. Pourtant, celui-ci se plaint du mauvais état des routes.

Voulons-nous vraiment que le pays avance ?

Il y a quelques années, monsieur Moussa était étudiant, il a vu la misère sur toutes ses facettes. Eh bien, maintenant qu'il est ministre, qu’a-t-il fait pour créer des meilleures conditions d’études ?

Nos dirigeants sont-ils préparés à servir le pays ou à se servir eux-mêmes ?

Dans un passé récent, monsieur N'golo était un politicien envié et respecté, des millions de gens ont misé sur lui pour voir le pays sortir du gouffre de la misère, de la corruption… Voilà, qu'il s'est confortablement installé à Koulouba, sa satisfaction personnelle vient avant celui du peuple. Le dénier public saigne rien que pour assouvir sa soif démesurée du confort. Les populations qui l'ont élu n'ont pas vu leurs situations s'améliorer et pendant ce temps, ses proches et amis politiques se gavent et dilapident les maigres ressources.

Où sont passées les promesses ? La lutte contre la corruption est-elle une vaine parole ? L’impunité doit-elle continuer son chemin ?

Une remise en question s’impose et une prise de conscience nécessaire. Les mentalités doivent évoluer pour le bien de tous et pour un meilleur avenir.

Alors, quand nous nous demandons à qui la faute, il y a lieu d'être sincère et de répondre que nous sommes tous, d'une manière ou d'une autre responsable. Changeons et demandons le changement !

M.BANOU