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13 Avril 2018
Il y avait dans un pays, qui se trouve nul part et partout, un village tout particulier. Il se distinguait par ses hautes valeurs morales et, surtout était considéré comme un oasis de paix. Dans la contrée, le chef du village et ses sujets étaient appréciés pour leur bravour et leur discipline ; la chose publique y était sacrée.
Tous ses habitants étaient des citoyens modèles jusqu'au jour où, l'un d'eux, nourri par l'égoïsme, attiré par le gain facile, commença à enfreindre les lois. Il devint le premier voleur : le détournement du bien public était son sport favori. Par la suite, il réussit à convertir un de ses frères à cette nouvelle affaire. Ni le premier ni le second n'ayant été puni, cette affaire prosperante a séduit leur voisin qui embrassa l'activité. Tous les trois firent fortune dans la corruption et virent leur statut social prendre de l'ascenseur. D'autres, envieux de leur luxueux mode de vie, les imitèrent. Toujours aucune sanction n'étant en vue en leur encontre, l'activité attira la majorité du village, avant d'être celle de tous les villageois.
Aujourd'hui, Zoonbougou est en faillite : socialement et économiquement. Les services sociaux de base y manquent cruellement. Il est la risée de tous pour ses retards sur tous les plans et son instabilité. L'insécurité y règne en maître.
Ce village pourrait être ou est le nôtre.
Marcel Banou